Quels leviers Supply Chain actionner pour anticiper les symptômes d’une possible récession ?

Recession-et-Supply-Chain

Récemment, j’ai entendu un économiste réputé à la radio, évoquer la notion de récession. Le postulat de départ était discutable car les exemples pris l’étaient tout autant..  Partons du principe que la récession se confirme (évidemment ce que personne ne souhaite vraiment), la question est de savoir si nos supply chains sont prêtes à l’affronter.

Prenons le temps de résumer ce qu’est une récession :

Une récession économique est une période de baisse significative et généralisée de l’activité économique d’un pays. Elle se caractérise par une diminution de la production économique, une augmentation du chômage, une baisse des revenus et une contraction des dépenses des consommateurs et des investissements des entreprises. Les récessions sont généralement définies par deux trimestres consécutifs de croissance économique négative, mesurée par le produit intérieur brut (PIB).

Les récessions peuvent être déclenchées par différents facteurs, tels que des crises financières, des chocs externes (comme des crises pétrolières ou des pandémies), des déséquilibres économiques internes (comme une bulle immobilière), des politiques monétaires restrictives, des crises de confiance ou d’autres perturbations économiques majeures. Évidemment, toutes ressemblances avec des faits actuels est totalement fortuite.

Là n’est pas le débat..

… mais finalement quels sont les symptômes d’une récession sur une supply chain ? 

Une réduction de la demande : Pendant une récession, la demande des consommateurs peut diminuer. Cela peut se traduire par une baisse des commandes et une diminution des ventes, ce qui peut perturber l’équilibre entre l’offre et la demande dans la chaîne d’approvisionnement.

Une réduction des stocks : Les entreprises peuvent réduire leurs stocks pour faire face à la baisse de la demande. Cela peut entraîner des ajustements dans les niveaux de stocks et des réductions des commandes passées aux fournisseurs, ce qui peut avoir un impact sur la planification et la gestion des stocks tout au long de la chaîne d’approvisionnement.

Une pression sur les prix : La récession peut entraîner une pression à la baisse sur les prix des produits ou services. Les entreprises peuvent être contraintes de réduire leurs prix pour stimuler la demande, ce qui peut avoir un impact sur les marges bénéficiaires et la rentabilité des acteurs de la chaîne d’approvisionnement.

Des difficultés financières des entreprises : Cela peut se traduire par des retards de paiement, des ruptures d’approvisionnement ou même la faillite de certaines entreprises, ce qui peut perturber la continuité de la chaîne d’approvisionnement.

Des fluctuations des capacités de production : Les entreprises peuvent réduire leurs capacités de production en raison de la baisse de la demande. Cela peut entraîner des ajustements dans la capacité de production des fournisseurs et des fabricants, ce qui peut nécessiter une révision des plans de production et des délais de livraison dans la chaîne d’approvisionnement.

Une volatilité accrue des marchés : Les marchés financiers peuvent être volatils pendant une récession, ce qui peut entraîner des fluctuations des taux de change, des coûts de financement plus élevés et des incertitudes dans les décisions d’investissement. Cela peut avoir un impact sur les coûts d’approvisionnement et les décisions stratégiques au sein de la chaîne d’approvisionnement.

Alors quels sont les leviers imaginables ?           

  1. On protège les approvisionnements par du multi sourcing où c’est jugé nécessaire. On multiplie les relations partenariales avec les fournisseurs clés et on essaie de travailler la fidélité. D’ailleurs une bonne analyse de vos achats peut s’avérer nécessaire..
  2. On « nettoie » les stocks pour ne garder que la partie vendable. Je reprends une image bien connue, mais le stock, c’est comme le cholestérol.. il y a le bon et le mauvais.. le cholestérol est nécessaire mais pas trop.. sinon, il s’accroche. 
  3. On dynamise les contrats – et oui, on sort les contrats poussiéreux des armoires pour les aligner avec la réalité économique.. nos amis acheteurs et vendeurs doivent se donner la peine d’adapter les conditions contractuelles.
  4. On surveille la demande et les risques sur les marchés. On identifie les indicateurs avancés, les tendances et les phénomènes exceptionnels qui pourraient accélérer ou freiner la reprise.
  5. On s’adapte et on innove dans les propositions de valeurs. Et oui, être dans une période de récession, c’est avoir du temps pour réfléchir à un rebond.

On parle de solutions classiques, voire même éprouvées… mais force est de constater que l’histoire est un éternel recommencement. Les solutions d’hier sont encore bonnes aujourd’hui si on se donne le temps de les adapter.

Et vous, vous voyez les signes d’une récession ?