Le produit proposé au marché par l’intégrateur final dépend donc en grande partie de l’ensemble des fournisseurs et des co-réalisateurs. La recherche de la performance de l’ensemble passe par le développement de chacun et de tous à la fois.
Le développement fournisseurs recouvre les notions et objectifs suivants :
- Inscrire les fournisseurs et co-réalisateurs dans une démarche de progrès continu afin d’être en mesure de satisfaire, dans le temps, les exigences en termes de coûts, qualité, délai, innovation définies par le marché et portés par l’intégrateur final.
- Amener certains fournisseurs à assumer la maîtrise d’œuvre de fonctions ou activités complètes pour le compte de l’intégrateur final.
- Rendre capables certains fournisseurs et co-réalisateurs de gérer à leur tour des fournisseurs et assurer la continuité de l’entreprise étendue.
- Intégrer une culture industrielle partagée permettant des progrès communs.

Quelle vision pour les relations client fournisseurs ?
Les évolutions de l’environnement industriel sont extrêmement rapides. Les entreprises mutent en raison des pressions fortes des marchés. Les organisations évoluent pour s’adapter aux contraintes de plus en plus fortes. Les relations entre donneurs d’ordres et fournisseurs évoluent sur les plans contractuels mais aussi sur les plans organisationnels et collaboratifs.
Aujourd’hui, les prix connaissent une pression croissante, les marges à tous les niveaux sont discutées sans arrêt, les fusions et acquisitions ne cessent d’être actualité.
Il est alors difficile de faire la prospective sur le thème de la relation entre client et fournisseurs. Néanmoins, il semble que plusieurs thèmes soient prometteurs pour les années à venir :
- Le recyclage des produits et la notion de « reverse logistics »
- la prise en compte des normes écologiques
- la prise en compte des facteurs culturels liés aux délocalisations massives dans les pays à bas coûts.
De part l’évolution naturelle de l’économie et des produits, il apparaît que le retraitement des produits usagés prend une grande importance.
Les notions de recyclage de produits et d’écologie sont au centre du débat.
Ces notions relativement nouvelles dans nos pays occidentaux vont devoir être traitées dans le cadre des chaînes logistiques (reverse logistics). Mais également dans le cadre de relation client fournisseurs adaptées. Ces notions de recyclage de produits et de gestion de la chaîne de retour des produits ont de lourds impacts sur les métiers industriels et de logistique. Mais également sur les métiers moins attendus comme la conception et l’industrialisation.
La prise en compte de ces aspects dans les relations client fournisseurs est et sera d’une extrême importance. Les partenaires devront décider qui sera responsable du retraitement, quelles seront les conditions de prix associés, les filières à mettre en place et à utiliser.
Ces questions ne sont pas tellement compliquées en soi. Ce qui est compliqué, c’est de se projeter dans le futur et d’imaginer des réponses à des concepts aujourd’hui encore assez vagues comme peuvent l’être les notions de :
- éco-conception
- éco-sourcing
- ou encore éco-manufacturing
- et éco-logistique
La prise en compte des nouvelles normes écologiques sera aussi un grand chantier de demain pour les entreprises. Cette prise en compte pose les questions des effets économiques sur les entreprises et sur les niveaux d’institutionnalisation de la fonction « verte » dans les entreprises.
Une Green Supply Chain, littéralement une chaîne logistique verte ; est une Supply Chain qui reconnait l’impact de ses activités sur l’environnement et intègre le management environnemental dans une démarche de réduction des nuisances environnementales générées par les activités tout au long de la Supply Chain.
Plus globalement, une démarche visant à réduire l’impact environnemental d’un produit tout au long de son cycle de vie ; conception, achats, production, logistique et recyclage. Du berceau à la tombe, de l’extraction des matières premières au démantèlement et recyclage en fin de vie.
S’il est relativement facile de travailler sur des processus internes et sur ceux sur lesquels l’entreprise a une maîtrise totale (types d’énergies, nature et recyclage des emballages…) ; il n’en demeure pas moins important de s’assurer des pratiques de ses fournisseurs et sous-traitants. Car à l’avenir la responsabilité d’un donneur d’ordres pourrait être engagées au-delà de son propre périmètre.
En effet, non seulement les entreprises pourraient avoir à répondre de leurs pratiques par rapport aux lois, règles et normes de leurs pays d’origine ou d’exercice. Mais avec la globalisation croissante des économies et la complexité croissante de leurs chaînes d’approvisionnement ; elles risquent également de se trouver exposées à des responsabilités environnementales et sociales liées aux pratiques de leurs fournisseurs ou sous-traitants.
Ces risques semblent particulièrement élevés en Europe… Où la prise de conscience environnementale et les exigences de transparence, d’éthique et de responsabilité ne cessent de progresser.
La posture traditionnelle des entreprises face aux obligations réglementaires en matière d’hygiène, sécurité et environnement consiste à :
- se mettre en conformité
- protéger l’environnement
- protéger la santé des employés, des clients, des riverains…
- minimiser tous les risques
Certaines entreprises ont néanmoins pris conscience que ces exigences et obligations pouvaient se positiver ; de contraintes et coûts être transformées en opportunités et gains. Ainsi, certaines exigences stimulent l’innovation, la réponse donnée à d’autres améliorent l’image ou les relations publiques de l’entreprise. Elles peuvent aussi accroître la productivité (rendement matières, rendement énergétique…) et révéler des potentiels de création de valeur émergents.
Communiquer sur l’Entreprise Responsable ou l’entreprise verte est pour l’heure encore un facteur de différentiation concurrentielle… Avant que cette posture ne devienne la norme dans un avenir proche.
L’anticipation des contraintes réglementaires et la mise en place d’une dynamique de changement est recommandée. Car la gestion du changement dans l’urgence génère le plus souvent des ajustements douloureux et des surcoûts importants.
Le spectre des politiques, stratégies puis actions pour devenir une entreprise éco-responsable avec une Supply Chain verte est large. A court terme les actions ont avantage à cibler des processus complètement maîtrisés et ne nécessitant pas de remise en cause profonde de l’organisation actuelle de l’entreprise. Ainsi, si ce n’est pas déjà mis en place peut-on :
- Trier sélectivement les déchets,
- Utiliser du papier recyclé,
- Choisir des emballages propres,
- Remplacer progressivement les sources lumineuses par leurs équivalents faible consommation
- Éteindre les éclairages inutiles (nuit, zones hors activité) et réduire de même chauffage et climatisation
Ces actions simples constituent autant un point de départ nécessaire pour sensibiliser l’ensemble des collaborateurs à la démarche citoyenne de l’entreprise.
Parmi les actions à plus long terme et plus impactante sur l’organisation et les coûts, l’entreprise peut revoir les opérations et chercher à :
- Optimiser ses transports et réduire les déplacements, consommation de carburant et émission de polluants
- Optimiser ses espaces de stockage et réduire les besoins en énergie (éclairages, chauffage, climatisation…)
- Réduire le volume de traitement des déchets et/ou changer le traitement (compostage, recyclage, génération de vapeur…)
Enfin, encore plus impactantes sont les actions sur les infrastructures logistiques. En intervenant dès la conception des bâtiments (énergie, matériaux utilisés, gestion de l’espace), la conception du produit lui-même, y compris et c’est une des voies les plus prometteuses ; l’emballage.
C’est un levier important. L’emballage ne devrait idéalement pas exister. S’il reste nécessaire, peut-il être à usage multiple ? Peut-il s’adapter au maximum à la forme du contenu et réduire ainsi le volume utilisé par produit lors de son transport ? Dans ce cas, non seulement il en résulte une moindre empreinte environnementale, mais la meilleure utilisation de la capacité du camion et par conséquent un moindre coût de transport par unité est une source d’économies pour l’entreprise.
A long terme, la maturité verte d’une entreprise se mesurera également en intégrant ses fournisseurs dans le processus.
Très intéressant mais on se retrouve souvent face à des fournisseurs peu matures qui n’arrivent pas à chiffrer l’impact initial et c’est donc difficile de chiffre le potentiel du levier! Mais la Supply chain doit évoluer dans ce sens!